Le mois de mai a été celui des premiers séminaires de gestion du stress de psybreak avec des sorties à la journée en voile avec discussion avec les stagiaires du vécu de prise en main du bateau.
Malgré des difficultés techniques liées à la découverte et à la prise en main d’une grosse unité les sentiments ont été positifs avec une ambiance de détente propice à l’investissement dans le fonctionnement du bateau.
L’ambiance positive est un facilitateur, mais n’est pas un moyen d’acquisition de compétences. Les stagiaires ont pour certains appris des connaissances de base de fonctionnement d’un bateau, d’autres ont perfectionné une connaissance de la navigation à la voile. Tous ont participé, l’une a montré des exercices d’étirement, il y a eu des moments conviviaux, des explications et la prise de conscience que la journée a été riche d’expériences, qu’il a été possible de soutenir une attention sur des sujets nouveaux, de retrouver du plaisir à fonctionner ensemble.
La voile et le perfectionnisme
L’envie de bien faire est comme la langue d’Esope : la meilleure et la pire des choses… Durant mon activité de psychiatre spécialiste de la souffrance au travail, j'ai souvent accompagné des patients qui se sont épuisé dans ce qui était au départ une démarche d’amélioration continue et qui petit à petit est devenue une souffrance que j’appelle le perfectionnisme tyrannique conduisant au surmenage, à l’auto-dénigrement, à la perte de confiance en soi puis à l’épuisement. Les victimes du « toujours plus et toujours mieux » sont parfois leur propre bourreau.
La pratique de la voile est une application de compromis : pour remonter au vent plus l’angle par rapport au vent est faible moins, on va vite, plus le bateau gîte (il penche), plus l’angle augment plus le bateau accélère, navigue à plat mais pas dans la bonne direction…
On arbitre ainsi des contraintes que l’on aborde en pensant de manière technique (les forces vélique, l’hydrodynamisme), de manière chiffrée : la performance, la vitesse de gain moyen au vent, mais petit à petit de manière sensible : la sensation que le bateau avance bien sans forcer, quand cette sensation se produit il y a aussi un bon équilibre de réglage du bateau et la performance est là. Pour avoir la bonne sensation, il faut donc s’appliquer, puis lâcher prise. Rester fixé sur les données fait perdre la bonne sensation, on est dans un mécanisme comparable au perfectionnisme tyrannique.
Depuis le 1er juin ATARAXIA a entamé sa saison 2025 qui va le conduire vers les îles d’Hyères, la Corse, la Sardaigne, la Sicile.
Les stages Psybreak d’une à trois semaines sur le bateau vont débuter.